Apuntes de un diario inexistente
Aquel día en el que nos peleamos, Ariadna, quien se quedaba en nuestro apartamento mientras yo pasaba una temporada en Turquía con Alexis, me escribía diciendo que el espejo de la sala se había caído pero no roto.
El objeto, una versión miniatura de aquellos espejos enormes de marco dorado que decoran las salas y se posan sobre las chimeneas, lo habíamos comprado en una brocante en Place d’Italie, cuando apenas estábamos armando la casa. A Alexis siempre le pareció muy bajo, y tenía razón. Lo colgué tomándome como referencia y mis 1m60cm de altura no dan para mucho.
Cuando Ari me dijo que se había caído pero no roto, sentí el peso de la simbología sobre mis párpados. Estábamos teniendo días un poco complicados pero no eran más que eso: una caída, no una ruptura.
Al volver de viaje en enero, luego de una corta temporada en Madrid, mi planta preferida, esa que nos habían regalado el día de nuestro PACS una de las mejores amigas de Alexis, estaba “triste”. Pareciera como si hubiera sido ella, y no yo, la que inició el año en cama con covid y luego vivió la histórica nevada madrileña.
Polyscias Balfouriana está plantada en un bol transparente que no le permite crecer a su ritmo. Veo las raíces atrapadas en la circunferencia y me pregunto cómo hacer para liberarla sin matarla. ¿Tiene que ser liberada?. Tengo tiempo queriendo llevarla al botanista para que me explique y me ayude pero como siempre ha estado tan bonita, no lo sentía necesario. Temo que sacarla de su atmósfera pueda alterarla. Observo las raíces, entrelazadas, y me digo que no puede ser bueno intentar deshacer esa red de apoyo. Desde que la recibimos me cautivó. La forma y color de las hojas, sus tallos, las raíces a través del vidrio. Durante el confinamiento me dio muchos retoños y curiosidad por saber más de ella. De dónde venía, cómo se llamaba. Descargué una aplicación que ayuda a identificar las plantas y descubrí que se llamaba Polyscias Balfouriana, que viene de Asia Tropical y que le gusta la sombra. “Polyscias” quiere decir “varias sombras” en griego. Compartimos el trópico y esa extraña atracción por el reverso de la luz.
Siempre ha ocupado el mismo lugar en la casa. Hasta ahora. Al ver el follaje amarillento y propenso a la caída, sentí la necesidad de moverla. Cambiarla de un extremo de la sala al otro. Una vez más, establecía analogismos. La planta estaba, sin saberlo, representando en una imagen, la ruptura: hojas cayendo, raíces aferrándose. La dejé donde sentía que debía estar: sobre el mueble que acabábamos de comprar y que llegó justo cuando ya no será utilizado por los dos. Pasaron varias semanas y hoy, luego de cambios de lugar y de luz, atisbo dos nuevos retoños. Vida que nace. Comienzos que vienen.
El espejo nunca fue colgado de nuevo y ahora se prepara para ser embalado. La planta, y sus retoños, son el testimonio de una nueva vida. Sus tallos, el recuerdo de lo que fue y sobre lo que he construido gran parte de mi presente. El mueble vacío: el espacio que siempre pide ser llenado.
06.03.2021.
Polyscias Balfouriana et l’amour pour les ombres
Notes d’un journal inexistant*
Ce jour-là quand nous nous sommes disputés, Ariadna, qui restait dans notre appartement pendant mon séjour en Turquie avec Alexis, m’a écrit en disant que le miroir du salon s’était tombé mais pas cassé.
L’objet, une version miniature de ces immenses miroirs à cadre doré qui décorent les salons et reposent sur les cheminées, nous l’avions acheté dans une brocante à la Place d’Italie, alors que nous venions d’emménager.
Alexis a toujours pensé que le miroir était très bas et il avait raison. Je l’ai accroché en me prenant comme référence et ma hauteur de 1m60cm ne donne pas grand-chose.
Quand Ari m’a dit qu’il s’était tombé mais pas cassé, j’ai senti le poids de la symbologie sur mes paupières. Nous avons eu des jours un peu difficiles mais c’était juste ça: une chute, pas une rupture.
En rentrant d’un voyage en janvier, après un court séjour à Madrid, ma plante préférée, celle que l’un des meilleures amies d’Alexis nous avait offerte le jour de notre PACS, était «triste». On dirait que c’est elle, et non moi, qui a commencé l’année au lit avec Covid et qui a ensuite vécu la chute de neige historique de Madrid.
Polyscias Balfouriana est plantée dans un bol transparent qui ne lui permet pas de pousser à son rythme. Je vois les racines piégées dans la circonférence et je me demande comment la libérer sans la tuer. Doit-elle être libérée ? Je voulais l’emmener chez le botaniste depuis quelque temps pour qu’il m’explique et m’aide mais comme elle a toujours été si belle, je ne le sentais pas nécessaire. Je crains qu’en la retirant de son atmosphère je la tuerait. Je regarde les racines, entrelacées, et je me dis qu’il ne peut pas être bon d’essayer de défaire ce réseau de soutien. Depuis que nous l’avons reçu, j’ai été captivé. La forme et la couleur des feuilles, leurs tiges, les racines à travers le verre. Pendant le confinement, elle m’a donné beaucoup de pousses et j’étais curieuse d’en savoir plus sur elle. D’où venait-elle, quel était son nom ? J’ai téléchargé une application qui aide à identifier le nom des plantes et j’ai découvert qu’elle s’appelait Polyscias Balfouriana, qui vient de l’Asie tropicale et aime l’ombre. «Polyscias» signifie «plusieurs ombres» en grec. Nous partageons les tropiques et cette étrange attraction pour le revers de la lumière.
Elle a toujours occupé la même place dans la maison. Jusqu’à maintenant. En voyant le feuillage jaunâtre et sujet aux chutes, j’ai ressenti le besoin de la déplacer. La déplacer d’un bout à l’autre de la pièce. Une fois de plus, des analogies. La plante représentait, à son insu, la rupture en une image : feuilles tombantes, racines accrochées. Je l’ai laissé là où je pensais qu’elle devait être: sur le meuble que nous venons d’acheter et qui est arrivé juste au moment où il ne sera plus utilisé par nous deux. Plusieurs semaines se sont écoulées et aujourd’hui, après les changements de lieu et de lumière, je vois deux nouvelles pousses. La vie qui est née. Les débuts à venir.
Le miroir n’a plus jamais été raccroché et se prépare maintenant à être emballé. La plante et ses pousses sont le témoignage d’une nouvelle vie. Ses tiges, le souvenir de ce que c’était et sur ce que j’ai construit une grande partie de mon présent. Le meuble vide: l’espace qui demande toujours à être rempli.
* La version en français n’est qu’un exercice. Cette traduction n’a pas été corrigée.