dans la rue du commerce
il y a des gens pressés, leurs pas déjà en retard
et d’autres sans la pression de l’heure
il y a des hommes qui parlent au téléphone en disant “je le ferai à toute à l’heure”
il y a des femmes qui parlent au téléphone en suppliant “attends-moi, je suis en chemin”
il y en a qui demandent de l’argent mais que dissent d’abord “bonjjjouuur, Ma-a-a-dame”
il y a une dame qui est toujours perdue et qui tente sa chance à différents points de la rue sans trouver des yeux qui la regardent
il y a des fruits triés par couleurs et des ananas coupés par leurs moitiés verticales
il y a de caisses de fruits avec “la violette” écrit dessus
il y a une église qui attend les croyants et des escaliers qui reçoivent le froid que s’en va
il y a la solitude dans les chaussures d’une veuille dame: G pour gauche et D pour droite écrit en crayon noir
il y a un tabac où les gens achètent des cigarettes sans marque, tous les paquets uniformes en vert militaire
il y a un restaurant avec une façade bleu que vend des fruits de mer et une lasagne de saumon que je n’ai jamais gouté
Il y a une fromagerie en deuil parce que le bébé des propriétaires est né mort
Il y une boucherie que vend des andouillettes et du carpaccio à 2,30 euros.
il y a une magasin que vend des slips marque “Arthur”
il y a des spring rolls parfaitement arrangés dans le traiteur “asiatique” et la question flottante “est-ce que tout la nourriture asiatique c’est pareille ?”
dans la coin, à gauche, il y a les rayons du soleil qui me frappent aussi fort que les bras du clochard qui demande une petite pièce
et toute droit
un arbre mort
qui ne va jamais sentir la vie s’épanouir de ses branches.